jeudi 27 décembre 2012

Cité Interdite, passage...


Bonjour,

La météo est un vrai drame pour le voyageur de passage... Et je parle photo, pas vêtements ni crème solaire...


Bon, vous allez me dire que le passage pour un voyageur est l'essence même du voyage...
Mais ne m’interrompez pas dans ma démonstration, si j'associe voyage et passage ce n'est pas pour le plaisir d'un pléonasme provocateur ni pour la recherche d'une rime riche... C'est à la notion de durée du passage que je pense...


Et donc, bien que la chance ne fasse pas tout, soit la chance accompagne le voyageur et les lumières sont au rendez-vous, soit le passage peut durer et le voyageur attend donc la bonne lumière, au bon endroit et au bon instant. Autrement, les photos seront une belle loterie...  La photo, c'est comme la chasse (je ne suis pas chasseur, mais j'imagine...), c'est une rencontre... Mauvaise rencontre d'ailleurs pour le faisan ou la bécasse...


A Hong Kong, la passage a duré deux ans, il ne s'agit plus d'un passage mais bien d'un séjour et cela autorise à revenir le lendemain si l'inspiration manque ou si les conditions ne conviennent pas.
A Beijing, le passage n'a duré qu'une semaine, au nouvel an 2008. Plus sportif pour capter l'émotion...



Les photos de cet article éclairent la phrase d'introduction :
Arrivés à Pékin, après avoir été reçus et installés par nos hôtes, nos premières destinations touristiques furent la place Tien An Men et la Cité Interdite, en ce 31 décembre extraordinairement lumineux, le vent glacial et sec ayant balayé le ciel de toute pollution... (voir les photos de l'article du 4 juin 2009)


Débarqués place Tien An Men, lieu historique, immense, mais sans grand attrait de par justement son immensité, nous nous sommes rapidement tournés vers la Cité Interdite, dans laquelle, au milieu d'une foule joyeuse nous déambulâmes du sud vers le nord pendant plusieurs heures... Murs d'enceinte, bâtiments de toutes tailles, escaliers, coursives, courettes, portails, jardinets, statues monumentales... Si tant bien qu'arrivés à la porte Nord nous étions certes comblés d'une telle visite mais surtout fourbus, glacés et affamés... Et une dernière épreuve se proposait à nous sous la forme de la colline qui domine la Cité Interdite. Par un temps pareil, nous devions avoir de là haut une vue imprenable sur l'ensemble que nous venions d'arpenter... Mais plus personne n'avait la force de se lancer à l'assaut de ce monticule bien raide et nous cherchâmes une adresse pour la satisfaction du ventre et le repos des jambes plutôt que le plaisir de l’œil...


"On reviendra demain." Phrase funeste, on ne sait jamais de quoi demain sera fait... En l’occurrence, dans un planning très chargé, j'ai pu, seul, cinq jours plus tard, par un début d'après midi brouillardeuse et humide, à peine éclairée d'un timide soleil, grimper sur cette fameuse colline au nord de la Cité et prendre les quelques photos (retravaillés) que je présente ici...

Même si elles ont un petit cachet, les photos du 5 ne seront jamais les photos du 31...








dimanche 16 décembre 2012

Encre de Chine.



...

   "C'est ainsi que l'on regarde les peintures de la tradition chinoise. Il ne convient pas de les accrocher aux murs une fois pour toutes, il faut les dérouler comme se déroule un chemin. On voit alors apparaître le temps. Dans le temps de les regarder se rejoint le temps de les concevoir et le temps de les avoir faites. Quand personne ne les regarde, il faut les laisser non pas ouvertes mais roulées, à l'abri des regards, à l'abri d'elles-mêmes. On ne les déroule que devant quelqu'un qui saura en apprécier le dévoilement. Elles ont été conçues ainsi, comme se conçoit le chemin."

   Il déroula aux pieds de Salagnon un grand paysage avec des gestes mesurés, guettant la survenue des sentiments sur le visage du jeune homme. Salagnon avait l'impression de lentement lever la tête. Des montagnes trop longues émergeaient des nuages, des bambous dressaient leurs tiges, des arbres laissaient aller leurs branches, d'où pendaient des racines aériennes d'orchidées, des eaux tombaient d'un plan à l'autre, un chemin étroit entre les rocs aigus grimpait dans la montagne, entre des pins tordus qui s'accrochaient tant qu'ils pouvaient, davantage enracinés dans les brumes que dans la roche.

   "Et vous n'utilisez que de l'encre, souffla Salagnon émerveillé.

 ...


 Extrait de "L'Art français de la guerre" d'Alexis Jenni - Gallimard - Prix Goncourt 2011.





Photos : dessinateur de rue, Pékin, derrière la Cité Interdite - 5 janvier 2008, début d'après midi


mercredi 12 décembre 2012

12/12/12


Bonjour,

Fallait pas la manquer !  Dernière d'une belle série...
Car le 13/13/13 va être délicat à trouver sur le calendrier...

Sauf peut être dans celui des Mayas dont on nous rebat les oreilles à l'approche du 21/12...

Sauf peut être en travaillant les mois en base 12...

Je m'explique :
13 = 12 + 1, une année plus un mois. Donc le 13/13/13 correspondrait au 13/1/14...
Ou, autrement dit, le 13 janvier N+1...

Woosung street, near Temple Street, Kowloon  -  vers 22 heures en cette mi-mai 2008


Le hasard fait bien les choses, il se trouve que j'ââDoooooooooore le 13 janvier !!!

(private joke)