Bonjour !
J'ai retrouvé un fait divers extrait du HK MAG du 24 octobre 2008 qui me parait suffisamment 'local' et intégré au paysage de base de Hong Kong pour que je vous le relate.
Le titre, déjà, est alléchant : 'Spiderman fails' (la chute de Spiderman, pour les rétifs)
Il s'agit des aventures extra-conjugales du jeune Ming - le nom est modifié dans le récit, pour éviter les 347 818 procès en diffamation si je vous citais le véritable nom du héros, poseur d'échafaudages en bambou de son métier (bamboo scaffolding, ici pas d'acier...).
Par une nuit plus chaude qu'une autre (on est en octobre...), plus propice à l'échauffement des sens, le Ming en question décide de rejoindre sa bien aimée, qui, par un heureux hasard, crèche au dixième d'une tour en cours de rénovation, avec un mari en voyage d'affaires.
Quelle aubaine, le bambou, le Ming, il connait et de nuit, le dixième, c'est 'the fingers in the nose' (pas de traduction, même pour les rétifs, seulement la véritable formule idiomatique 'With my eyes closed', vous allez briller lors de votre prochain diner en ville), il monte beaucoup plus haut sans harnais, de jour !!
A ce propos, je déconseille à nouveau (voir le post "Chantier" du 8 mai 2009) très vivement à l'ensemble des inspecteurs du travail français de venir passer quelques jours à HK, il existe pour eux un risque majeur de succomber à une attaque cardiaque, cérébrale ou neuro-pathologique, voire même les trois ensembles tant le spectacle de la rue n'est pas supportable : Marteau-piqueurs en tong sans oreillettes, scie sauteuses sans lunettes, casques à souder sans verre opaque, 35 ème sans harnais, connections électriques les pieds dans l'eau, j'en passe et des meilleures, quotidiennes...
Revenons à notre acrobatique Ming, très à l'aise sur son souple et résistant bambou. La nuit tombée, à une heure où tous les chats sont gris, il attaque la grimpette avec élégance et virtuosité !!
Mais c'est sans compter sur le handicap majeur de notre bon Ming : il ne sait justement pas compter !!! Et après neuf étages, il ne sait plus où il en est, le Ming, et de nuit, il n'arrive plus à se repérer...
De plus, l'appel de la chair lui trouble le jugement (vous voyez ce que je veux dire, pas plus de détail, la censure chinoise bloquerait ce billet). Il s'engouffre donc quasi nu dans l'appartement de... la voisine, tranquillement endormie au coté de son balaise de mari...
Hé oui, les chinois balaises, cela existe, il faut casser l'idée reçue de la 'crevette asiatique'. Vous imaginez la suite, cris, lumières, bonds, chinoise du 9 ème apeurée toute blanche, mari chinois balaise énervé tout rouge, chinois grimpeur confus tout vert, chinoise du 10 ème dépitée toute grise, tentative d'évasion précipitée par le même chemin qu'à l'aller et ... Cassage de gueule dans les grandes largeurs !!!!
Récupération en morceaux par la police, ambulance, quartier reveillé, 30000 chinois en pyjamas dans la rue (les chinois, nombreux, sont friants du fait divers), hopital, pronostic vital satisfaisant, sa science du bambou a sauvé la vie de notre infortuné Ming...
Ce que l'histoire ne dit pas : Le mari quasi trompé va-t-il lire l'article à son retour et comprendre les regards torves ou goguenards de ses voisins...
Je surveille la presse, au cas où un entrefilet annoncerait une visite tumultueuse à l'hopital sans fleurs ni chocolats...