Pour un blog soit disant centré sur une expatriation à Hong Kong, les premiers sujets abordés sont plutôt éloignés du thème principal...
Quoique...
Statistiquement, dans un rayon de moins de 3 heures de vol de HK, vous devez pas être loin de couvrir la moitié de la population mondiale... Et donc, basé à HK, vous ne pouvez pas vous contenter des malheureux huit millions de locaux, vous devez essayer d'en voir le plus possible tout autour. je vais donc légitimement parler du peu que j'ai eu le temps et la chance de visiter : Pekin, Shanghai, Shenzhen, Xi'an*, Guilin*, Bangkok, Phuket, Bali, Hanoï, Hue, Saïgon, Macau, Angkor...
Il va donc falloir faire avec. Mon humeur et mon inspiration priment sur la logique géographique ou chronologique. Et comme je suis en plein tri 'VIETNAM', Hong Kong attendra... Pas de panique, j'ai rien jeté, j'ai tout noté, cela mûrit tranquillement et le cru n'en sera sans doute que meilleur !!
Cette photo est un classique de ce que l'on peut voir et photographier au Vietnam, un chargement incroyable sur un engin qui ne l'est pas moins. De tous les pays entourant Hong Kong, c'est au Vietnam que revient, à mon sens, la palme de ce périlleux exercice. Il semblerait que les deux derniers occupants du Vietnam aient fait les frais de cette propension à tout transporter sur deux roues. Certains s'accorderaient à penser que la défaite - pour nous - de Dien Bien Phu est liée pour partie à leur capacité à transporter par ce biais, entre autres, de l'artillerie lourde à proximité du site, couplée au fait que nos états majors aient été, eux, incapables d'imaginer la chose. De même, la piste Ho Chi Minh, alimentant le sud par le nord, jamais interrompue malgré les efforts incessants de l'armée américaine, utilisait aussi ce moyen de transport. On parle d'une demi tonne par engin...
Cela est donc resté, j'ai d'innombrables photos pour l'attester. Celle qui illustre cet article a un petit plus, un détail, LE détail vestimentaire du titre.
La découverte de ce genre de détail fait partie du second plaisir du photographe, après celui de prendre une photo. Et ceux, il y a quelques années, qui ont fait un peu de développement noir et blanc (la couleur était inabordable pour un amateur, en dehors de quelques procédés diapos), me comprendront encore mieux. Aujourd'hui, avec le numérique, plus de chambre noire, de lumière rouge et de nuit blanche, plus d'analyse de l'image, plus d'observation intense, la quantité de la production ne permets plus la chose. Ce n'est pas un regret que j'exprime, c'est tellement plus confortable et agréable de pouvoir "y aller" sur le terrain, sans les contingences du rouleau de 36 poses et ne savoir ce que valait a priori une photo qu'une fois rentré chez soi, qu'une fois le développement payé... Il n'en reste pas moins qu'avoir le temps de trier et 'relire' ses photos nous gratifie du plaisir de la découverte d'un élément qui nous avait totalement échappé dans l'excitation et l'urgence du shoot !!
Pour cette photo, prise à Hue le 10 mars dernier, prenez juste le temps d'observer les pieds du pousseur...
On doit avoir une meilleure accroche, une meilleure poussée, pieds nus, non ? Je ne parle pas d'expérience... Mais alors, où sont ses chaussures ? Nous, occidentaux, nous supposons que tout le monde a des chaussures... Cherchez bien, une paire de tong, prête à être utilisée en cas de besoin, ou, peut être, en train de sécher, là où elles sont...
Ce détail vestimentaire est le plus de cette photo, le brave gars ne pousse pas quatre gros baluchons mais quatre gros baluchons et sa paire de tong !!!!
Et puis, comme cela, il ne les use pas, elles vont lui faire plus longtemps...
PS 1 : les astérisques aux villes citées expriment le fait qu'elles sont ici mentionnées par anticipation. Au moment où ce post a été rédigé, ces deux villes n'étaient que des projets, réalisés ensuite, fin avril
PS 2 : à propos de la guerre du Vietnam, à mon sens, si un seul bouquin doit être lu, c'est L'Innocence perdue, de Neil Sheehan, édition Seuil, récompensé en 1988 par un National Book Award et en 1989 par le prix Pulitzer, pas moins...
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