Chantier.

Bonjour !

Contre la morosité ambiante, voici un marché extraordinaire pour la sécurité chantier : Le VIETNAM !!!

Visionnez la photo, prise à Hue en mars dernier - ce n'est pas un montage - et rendez vous compte du fantastique potentiel de ce client, pour ce que certains appellent la FIB, Fourniture Industrielle du Bâtiment !!!

Une bonne paire de tong renforcée en guise de bouts ferrés, un bob - pour ceux qui en portent - en guise de casque et les mains dans les poches - pour certains - en guise de gants...

Le gars du fond, c'est le chauffeur du camion, qui laisse tout en plan pour sans doute aller s'en griller une...

Le gars au premier plan est chargé de redresser une bobine de fil d'acier pour produire quelques barres de rond à béton lisse. Le plus extraordinaire, c'est encore la machine à dresser, délicatement protégée de la pluie (il pleut au moment de la photo) par un plastique incertain et surtout l'interrupteur : le gazier branche et débranche directement en tirant sur le fil de la prise, connectée à une improbable multiprise... Elle, en prise directe - si je puis dire- avec la pluie...

Donc le choix consiste entre électrocution ou perforation, et de toute façon on s'en fout, vu sa bouille, il est sans doute mineur, cela ne compte pas dans les statistiques AT, s'ils en font...

Enfin, le pire, c'est ce que vous ne voyez pas sur la photo, et je vous demande de me croire sur parole : la dresseuse se trouve à l'aplomb d'un toit en pente, au troisième étage, que deux ouvriers, également en tong, sans harnais, cela va sans dire, sont en train de DÉMOLIR à la masse, directement installé DESSUS !!!!

Je ne parle pas non plus de sécurité d'accès, la fameuse barrière de chantier, celle qui empêche le quidam de se retrouver au milieu des toupies de béton, des soudeurs merveilleusement équipés d'une feuille de carton et d'une paire de lunettes de soleil en guise de masque ou autres fosses approximativement étayées... Là, c'est ouvert à tous vents, je suis entré, ou plutôt j'ai naturellement traversé le chantier, j'ai pris mes photos et j'ai continué mon bonhomme de chemin, ponctué de sourires et de joyeux "hello" !!!

On pourrait voir le dossier sous l'aspect inspection du travail, c'est fermeture directe, définitive et inéluctable du chantier sauf si l'inspecteur fait une attaque cardiaque avant de signer le PV...

L'autre variante, cynique, consisterait à se dire que la paire de tong qui fait office de chaussure de sécurité serait aussi facile à produire que l'ouvrier lui-même....

Et donc, en dehors de la confrérie des inspecteurs du travail, précédemment citée, qui y risquent leur santé mentale, je conseille absolument la visite ce pays avant que la tatillonne administration empêcheuse de vivre sa vie (ou sa mort) ne s'empare de tout cela...